Institut de la FSU | États Généraux de l’Ecole : Égalité, Émancipation, Démocratie.
Dans l’Édito de la Lettre de l’Institut de recherches de la FSU, son président, Paul Devin, également signataire de l’appel, présente les objectifs et la démarche des États généraux.
La réalité est tenace. Celle de l’incapacité de notre école à rendre réelle la promesse d’égalité. Les discours pourtant ne manquent pas, quasiment de tous bords, qui proclament l’engagement républicain à permettre la réussite de toutes et tous. Mais au-delà de quelques situations singulières, médiatisées au nom de l’égalité des chances, le constat reste celui de l’incapacité des politiques scolaires à rendre effective une égalité réelle.
On nous vante les « cordées de la réussite » mais une récente enquête vient encore d’attester que la diversité sociale reste toujours aussi absente du recrutement des grandes écoles.
Pis encore, le repli des objectifs d’apprentissage sur les « fondamentaux », la réduction de l’enseignement général dans les lycées professionnels, la privatisation de l’orientation et de l’aide aux élèves, la délégation de la formation professionnelle aux entreprises, la sélection à l’entrée à l’université, la mise en concurrence des établissements par un baccalauréat de plus en plus local, le soutien à l’école privée au dépens de la mixité scolaire et les craintes d’un renoncement à l’éducation prioritaire… tout nous éloigne davantage encore des perspectives d’une école égalitaire, capable de permettre le partage de la culture commune.
Aucune société ne peut garantir l’exercice raisonné de la liberté, condition de la cohésion sociale, sans faire le choix de l’émancipation intellectuelle de toutes et tous. Mais les choix libéraux de réduction de la dépense publique refusent l’investissement indispensable pour que cette finalité devienne réalité. Face à cette absence de volonté de donner à l’école les moyens de cette ambition émancipatrice, la rhétorique libérale ne cesse de nous envahir de justifications, de prétexter des motifs technocratiques, d’imposer des modèles illusoires, voire de porter en accusation les acteurs d’une école à qui elle refuse les moyens nécessaires… Pourtant la réalité est bien là : l’école n’est toujours pas capable de produire l’égalité qu’elle promet.
Il est temps que le débat citoyen s’empare de cette question et porte publiquement l’exigence de cette égalité.
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